SERGENTS DE LA ROCHELLE (Les quatre), au sommet d’un tertre de gazon, en face de la chapelle, s’élève une colonne sur laquelle sont gravés les noms de BORIES, GOUBIN, POMMIER, RAOULTX. — 1822 — (8).
Sous-officiers au 45e régiment, accusés et convaincus d’avoir été membres d’une société secrète dont le but était, l’établissement de la liberté universelle (les carbonari), ils furent condamnés à la peine de mort, sur le réquisitoire de l’avocat général Marchangy. Comme on les ramenait à la prison, Bories s’écria : « Nous sommes innocents, la France nous jugera ! »
Une tentative d’évasion, facilitée par l’intermédiaire d’un étudiant, échoua la veille de l’exécution.
Le 21 septembre, Bories et ses camarades furent conduits à la Conciergerie ; après la lecture de leur arrêt, qu’ils entendirent avec le plus grand calme, ils prirent un léger repas en s’entretenant de leur fin si prochaine et si prématurée. À quatre heures et demie, escortés par une force militaire imposante, ils arrivèrent, sur la place de Grève ; ils montèrent avec fermeté sur l’échafaud, s’embrassèrent dans une dernière étreinte, et leurs têtes tombèrent au milieu d’un silence imposant.
STURM (Charles-François), mathématicien, membre de l’Institut et de l’Académie des sciences, pre-
