favorable, déesse née dans l’île de Chypre, soit que tu parcoures les immensités du ciel en souriant de la lèvre séductrice, soit que tu visites tes temples heureux dans la Syrie, soit que, traînée par tes coursiers éclatans, tu erres sur les bords augustes du fleuve Egyptus, soit que près des bords de la mer tu te réjouisses, reine divine, au milieu de la foule empressée des nymphes, soit que courant sur le gazon de la terre, tu te précipites, montée sur ton char rapide, aux bords sablonneux du rivage, ou bien enfin que tu te rendes dans Chypre, ta patrie, où les jeunes vierges et les jeunes mariées te célèbrent toutes les années en des rites sacrés ainsi qu’Adonis. Heureuse déesse, sois-nous donc favorable, je t’en supplie avec des prières sacrées et un cœur pur.
LIII.
PARFUM D’ADONIS.
Ecoute-moi, illustre Adonis, que j’invoque sous différens noms, dieu à la belle chevelure, qui te plais dans la solitude et qui brilles par les grâces les plus délicates, conseiller bienveillant, dieu aux formes variées, noble aliment de toutes choses, jeune vierge et jeune homme tout à la fois, Adonis toujours florissant, toi qui as succombé et qui renais au retour des saisons annuelles, dieu toujours jeune et aimable, toi qu’on adore en versant des larmes, dieu charmant qui aimes la chasse, dieu à la magnifique chevelure, cœur bien-aimé de Cypris, germe d’amour, toi qu’enfanta la divine Proserpine aux beaux cheveux, toi qui habites maintenant dans les profondeurs du Tartare, reviens de nouveau dans l’Olympe et accorde à tes prêtres les fruits délicieux de la terre.
LIV.
PARFUM DE MERCURE INFERNAL.
Toi qui habites la route de l’Averne inexorable et qui conduis les âmes des mortels dans les profondeurs de la terre, Mercure, fils bien-aimé de Bacchus et de la vierge de Paphos, la charmante Vénus, toi qui fréquentes les sanctuaires sacrés de Proserpine, voyageur éternel, compagnon des âmes sous la terre, dieu du sommeil dont le caducée adoucit tous les maux et ferme éternellement par la mort les yeux de ceux qui souffrent, car Proserpine t’a confié le soin d’accompagner toujours les âmes qui s’engagent dans la route de l’Averne, accorde à tes prêtres dans leurs travaux les secours de ta protection bienveillante.
LV.
PARFUM DE CUPIDON.
Je t’invoque, pur, aimable, charmant Cupidon, enfant ailé, armé d’une lance, prompt, rapide, impétueux comme la flamme, qui te joues également des dieux et des hommes. Enfant rusé, qui tiens les clés du monde entier, du ciel, de l’éther, de la mer et de la terre ; toi que la déesse mère universelle, qui produit toutes choses, et l’Averne, et la mer aux flots limpides reconnaissent également ; car toi seul tu commandes à tous ces élémens, sois-nous favorable, sois propice à tes ministres, dont l’âme est pure, éloigne d’eux les souffles dangereux des passions illégitimes.
LVI.
PARFUM DES PARQUES.
Parques infinies, filles de la nuit obscure, je vous implore, ô vous qui sur les bords du marais céleste, aux lieux où une eau sombre coule éternellement d’une fontaine infernale sous un épais brouillard, présidez aux âmes des morts qui sont réfugiées dans les profondeurs de la terre, vous venez aux demeures tumultueuses des hommes, accompagnées de l’Espoir et les yeux couverts de voiles de porphyre ; ainsi traînées par vos rapides coursiers, vous arrivez dans le champ fatal, aux limites de la Justice, de l’Espoir et des Inquiétudes, car la Parque est la maîtresse de la vie. Aucune autre des divinités qui habitent les sanctuaires du ciel n’accompagne aussi fidèlement Jupiter. La Parque sait tout ce que l’avenir nous réserve, tout ce qui est connu à la pensée habile de l’éternel Jupiter. O vierges de la nuit, soyez-nous favorables, soyez-nous bienveillantes ; Atropos, Lachesis, Clothos,