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prières ; daigne me secourir ; engage ma jeune maîtresse à couronner mes désirs ardents.


Épithalame

Vénus, reine des déesses ; Amour, puissant vainqueur ; Hymen, source de vie, c’est vous que je célèbre dans mes vers. C’est vous que je chante, Amour, Hymen et Vénus. Regarde, jeune homme, regarde ta maîtresse ; lève-toi, Stratocle, favori de Vénus, Stratocle, mari de Myrille, admire ta jeune épouse ; sa fraîcheur, ses grâces et ses charmes la font briller entre toutes les femmes. La rose est la reine des fleurs : Myrille est une rose au milieu de ses compagnes. Jouis de ses chastes embrassements jusqu’à ce que le soleil éclaire les lieux les plus sombres. Puisses-tu bientôt voir croître dans ta maison un fils qui te ressemble !

Épigrammes


Sur Timocrate

Timocrate, vaillant au milieu des combats, repose dans ce tombeau. Mars n’épargne point les braves : les lâches seuls sont à l’abri de ses coups.


Sur Agathon

Toute la ville d’Abdère a poussé des cris de douleur en voyant sur le bûcher le belliqueux Agathon, mort en défendant ses murs. Mars avide de sang n’a jamais immolé au milieu des cruels combats un jeune guerrier aussi fameux.


Sur Cléonoride

Le désir de revoir votre chère patrie, ô Cléonoride ! vous a conduit au trépas. Vous avez osé vous exposer pendant l’hiver à la fureur des vents orageux : cette saison perfide vous a été funeste. Les flots irrités vous ont englouti dans la fleur de votre brillante jeunesse.


Sur un tableau de Bacchantes

Celle qui tient un thyrse, c’est Éliconias ; Xanthippe est à ses côtés ; Glaucé marche ensuite. Elles reviennent des montagnes, portant à Bacchus du lierre, des grappes de raisin et un chevreau gras.


Sur la génisse de Myron

Berger, fais paître plus loin ton troupeau, car avec tes génisses tu pourrais par erreur emmener celle de Myron, comme si elle respirait véritablement.


Sur la génisse de Myron

Cette génisse n’a point été jetée en moule : la vieillesse l’a changée en bronze. Myron prétendait faussement, que c’était un ouvrage de sa main.

Épithaphe d’Anacréon

Par Julien

J’ai souvent chanté dans mes vers et je le répéterai du fond de mon tombeau : "Amis, buvez avant que la mort vous réduise en poussière."

Fragmens


Puissé-je mourir, c’est le seul remède aux maux que j’endure.

Moi je ne désire ni la corne d’Amalthée ni de régner cent cinquante ans à Tartessus.

Déjà commence le mois consacré à Neptune : les nuages roulent de noirs torrents d’eau, les tempêtes furieuses se détachent avec des bruits effrayants.

J’ai mangé un peu, j’ai bu de la liqueur de Bacchus ; je touche maintenant les cordes voluptueuses de ma lyre, je célèbre les charmes et les attraits de ma maîtresse.

J’aime et je n’aime point, je suis fou et je suis sage.