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HYMNE XXVII.

A Diane.

Je célèbre Diane aux flèches d’or. Sœur d’Apollon au glaive étincelant, elle se plaît au tumulte de la chasse, et pleine de joie elle perce les cerfs de ses traits. Sur les montagnes, sur les sommets battus des vents, jouissant de tout le bonheur de la chasse, elle tend son arc brillant et lance au loin des flèches dont les coups sont mortels. Les montagnes élevées sont ébranlées jusque dans leurs cimes, et les halliers de la forêt tremblent avec horreur à la voix des bêtes féroces ; la terre et la mer poissonneuse en frémissent ; la déesse, remplie d’un noble courage, vole de toutes parts et renverse la foule des monstres farouches. Cependant, meurtrière des animaux féroces, Diane livre son cœur à la joie ; elle détend son arc flexible et se rend dans la vaste demeure de son frère le brillant Apollon, au sein des fertiles campagnes des Delphiens, en conduisant le chœur des Muses et des Grâces. Là, elle suspend son arc et ses flèches, revêt une brillante parure et marche radieuse en guidant les danses des Nymphes. Celles-ci d’une voix divine célèbrent la belle Latone et disent comment, par la volonté des dieux, elle donna le jour à des enfans fameux entre tous par leurs illustres travaux.

Salut, enfans de Jupiter et de la blonde Latone, je ne vous oublierai jamais, et je vais dire un autre chant.

HYMNE XXVIII.

A Minerve.

Je chanterai d’abord Pallas Minerve, déesse illustre, féconde en sages conseils, portant un cœur inflexible, vierge vénérable, gardienne des cités, divinité forte, que le prudent Jupiter fit sortir de sa tête vénérable, toute vêtue d’armes de guerre, étincelante d’or.

En présence du dieu de l’égide, Minerve s’élança de la tête divine en brandissant une lance aiguë ; le vaste Olympe fut ébranlé par la puissance de Minerve, la terre en poussa de grands cris, la mer se troubla, ses vagues profondes furent soulevées, l’onde amère resta suspendue. Le fils brillant d’Hypérion arrêta pendant longtemps ses coursiers fougueux, jusqu’à ce que Pallas eût rejeté de ses épaules les armes divines. Jupiter plein de prudence en fut réjoui.

Salut, fille puissante du dieu de l’égide, je ne vous oublierai jamais, et je vais dire un autre chant.

HYMNE XXIX.

A Vesta et à Mercure.

O Vesta ! vous habitez la première place dans les palais élevés des dieux immortels et des hommes qui vivent sur la terre ; vous avez les plus illustres honneurs ; vous obtenez les plus belles et les plus riches offrandes : jamais sans vous il ne fut d’agréables festins pour les mortels ; nul ne commence ou ne finit son repas sans avoir fait d’abord des libations d’un vin généreux à la déesse Vesta.

Mercure, fils de Jupiter et de Maïa, messager des dieux, porteur d’un sceptre d’or, dispensateur de tous les biens, soyez-nous propice et venez aussi avec l’auguste et bien-aimée Vesta. Tous les deux instruits des bonnes actions des mortels, accordez-leur l’esprit et la jeunesse, divinités qui habitez d’illustres maisons.

Salut, fille de Saturne ; salut, Mercure, porteur d’un sceptre d’or ; je ne vous oublierai jamais, et je vais dire un autre chant.

HYMNE XXX.

A la mère de tous.

Je célébrerai la Terre solide, mère antique de toutes choses, nourrice de tous les êtres épars sur le monde. Ils vivent tous de vos largesses, qu’ils rampent sur le sol, qu’ils habitent la mer, ou qu’ils volent dans les airs. C’est par vous, déesse vénérable, que les hommes ont une nombreuse famille et qu’ils jouissent des fruits abondans, car c’est vous qui donnez et soutenez la vie des faibles mortels. Ceux que vous honorez sont heureux : toutes choses leur sont accordées avec largesse. Leurs champs sont couverts de moissons, leurs troupeaux se multiplient dans les pâturages ; leurs maisons regorgent de biens ; leurs villes fécondes en belles femmes obéissent à de sages lois ; partout la richesse et la félicité les accompagnent. O déesse auguste ! divinité bienfaisante, la jeunesse et les plaisirs animent les enfans de ceux que vous protégez. Leurs jeunes filles joyeuses