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LXXXVIII

DÉPART POUR VERSAILLES


Je serai là, demain, et les guet-apens lâches
Qui s’ébauchent dans l’ombre auront à renverser
Une barrière de grands cœurs durs à forcer,
Si d’autres avec moi revendiquent leur tâche !

Car si faible et chétif je suis, ce cœur est haut ;
Il sent les instants où la plume inoffensive
Requiert la main qui la tient se faire agressive,
Et mater le gourdin, le sabre, le couteau !

Allons ! aux bandes s’opposera la phalange !
Allons ! à ceux qui rampent, ceux qui marchent droit !
Les broyeurs de clartés aux pétrisseurs de fange !

Aux laquais de la loi les amoureux du Droit !
Allons ! c’est l’heure irrésistiblement auguste
Du grand combat sacré pour le Bon et le Juste !


22 mai 1898.