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DÉCLARATION D’AMOUR À GYP


xxxxxxx Si je vous le disais pourtant que je vous aime,
Qui sait, brune aux yeux bleus, ce que vous en diriez ?

A. de Musset.

Si je vous le disais pourtant que je vous aime,
Qui sait, brune aux bas bleus, ce que vous en diriez ?
Que je mens ? Dieu ! ne proférez pas ce blasphème !
Dites, dites-le moi, vous ! que vous me croiriez !

Je vous aime tant, moi ! j’adore, adore, adore,
Votre héroïsme à sans haut de cœur ressasser
L’éternelle anecdote, encore ! encore ! encore !
Toujours la même, et qu’on voit toujours repasser !

Ô souvenus ! je revois tante Apollinaire
Et le bas qu’elle tricotait sans fin… elle mourut
Sans l’avoir achevé, presque nonagénaire :
Que toutes deux, Dieu vous accorde le salut !

J’adore cet esprit qu’adora ma grand’mère,
Cet esprit vénérable, éminemment français
Rappelant Sévigné comme rappelle Homère
Ou les frères Goncourt, ce sémillant Sarcey !