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XCIX

PASTICHE BAUDELAIRIEN


Que feras-tu ce soir, pauvre âme solitaire,
Que feras tu (etc.)

Baudelaire.

Que feras-tu ce soir, pauvre âne solitaire,
Que feras-tu, Rameau, rimailleur sans esprit,
À la très belle, à la très bonne, à la très chère
Littérature où rien jamais tu n’as compris ?

— Nous mettrons notre orgueil à compisser la gloire
Rien ne vaut la douceur, pour un hargneux raté.
De faire sur Zola pipi aussitôt boire
Et… braire sur Rodin sitôt qu’on a brouté !

Que ce soit dans la nuit et dans la solitude,
Que ce soit dans la rue et dans la multitude,
Leur fantôme dans l’air passe comme un flambeau ;

Parfois il parle et dit : Tu es bête : j’ordonne
Que pour l’amour du Beau, tu haïsses le Beau,
Tu es l’âne gardien, la buse qui chardonne.

1er juin 98.