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APHORISMES

montre le sublime de l’homme : que d’une opération au fond toujours vile et grotesque, il ait su extraire tant de sublimité.


Un homme nu (fatalement on pense : « à poils ») : remuante machinerie d’os, muscles, tendons, veines ; et cette forêt, la barbe ; cette autre, la tignasse ; et les aisselles… du poil partout, enfin : à peine prend-on attention à l’autre tignasse, celle-là qui si nécessairement ombrage un fier muscle là tapi.

La femme ! toute blancheur et roseur, ô crème ! où rien qui rompe l’adorable modelé. Et brusquement, là, inattendue, stupéfiante, une crevasse saigne, avec une forêt noire autour : et c’est la femme toute, buisson de roses où une bête fauve dissimulée.


Toute femme est plus ou moins désirable et plus ou moins repoussante.

Mais si la beauté résulte d’une harmonie, il n’est de femmes belles que dans les musées.


À la fenêtre. — Voyez : un homme