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APHORISMES

le sol et comme une brute s’endort à même cela, et détraque sans retour son gouvernail sublime. Hélas ! l’amour nous pousse à des excès pires : jusqu’aux plus vils, nul égarement où il ne s’abandonne. Et lui ne se restreint pas à quelque folie brève ; pas plus non plus ne savons-nous s’il nous prendra ou non, ni quand ni jusqu’à quand : il peut bien nous garder jusqu’au terme de notre vie et le précipiter, après des dégradations de toute sorte auprès de quoi l’ivrognerie est une faribole.


« L’homme n’est qu’un roseau, mais c’est un roseau pensant ».

On se vole, on se trahit, on s’extermine, on s’entredévore — tout ceci est peu encore : c’est la vie — ; mais on se meurt, on se ressuscite, on invoque Dieu, les fleurs, les étoiles et le Diable ; on est vraiment prêt à tous héroïsmes et toutes infamies, dans le but de cela : introduire quelque chose de pas très beau dans quelque chose de jamais absolument propre.

Ceci mieux que tout peut-être dé-