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APHORISMES

un gésier si frêle ; que l’amour me gaudirait n’étaient les traîtrises de mes reins ; et les combats, quelle fanfare pour mon cœur si je n’étais né poltron ! Faute d’autre ivresse, je rime.


Cela qu’à la pointe de son téton la femme, pour son orgueil et notre délice brandit, en tout autre lieu du corps, nous figurerait une dartre.


Toute chair vivante fleure le pourri.


Le plaisir, c’est le reflet d’un éclair sur l’eau dormante d’un lac ; on le prévoit, il est déjà là, il n’y est plus : on ne touche et hume rien qu’une eau noire et froide, et de lui rien ne conserve qu’un trouble et douloureux éblouissement.


Le bonheur ! il se goûte dans la seule inertie ; l’effort pour le savourer, l’effort pour y assister, de lui soudain nous dédouble, qui devient le bonheur d’un étranger.


Toutes nos jouissances habitent le passé.