Page:Faguet - Voltaire, 1895.djvu/214

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
210
Voltaire

Vous possédez fort inutilement
Esprit, beauté, grâce, vertu, franchise :
Qui manque-t-il ? quelqu’un qui vous le dise.
Et quelque ami dont on en dise autant.

À Mlle Gaussin qui jouait le personnage d’Alzire dans la pièce de ce nom (on sait que dans cette pièce Guzman est un grand convertisseur de païens) :

Ce n’est pas moi qu’on applaudit ;
C’est vous qu’on aime et qu’on admire,
Et vous damnez, charmante Alzire,
Tous ceux que Guzman convertit.

À Mme de Pompadour, en lui envoyant l’Abrégé de l’histoire de France du président Hénault :

Le voici ce livre vanté.
Les Muses daignèrent l’écrire
Sous les yeux de ta Vérité,
Et c’est aux Grâces de le lire.

À l’abbé Delille, traducteur, comme on sait, à cette époque, des Géorgiques de Virgile, plus tard de l’Enéide, et qui avait offert sa traduction à Voltaire avec une belle épître :

Vous n’êtes point savant en us ;
D’un français vous avez la grâce ;
Vos vers sont de Virgilius,
Et vos épîtres sont d’Horace.

À Mme la marquise du Châtelet, qui avait, comme nous avons dit, la passion des mathématiques :

Sans doute vous serez célèbre
Par les grands calculs de l’algèbre