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SIMPLIFICATION SIMPLE
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écrivait et voulait ou souhaitait qu’on écrivît :

Remplissés l’air de cris et vos grotes profondes.
Pleurés, nymphes de Vaux ; faites croître vos ondes,
Et que l’Anqueuil enflé ravage les trézors
Dont les regars de Flore ont embelli ses bors.

Tout le reste de l’élégie est à l’avenant. Or ceci est, comparativement à l’orthographe du temps, comparativement, du reste, à la nôtre même, une orthographe très simplifiée. C’était celle de La Fontaine. Peut-être me dira-t-on que La Fontaine n’était pas un artiste ; mais encore…

Quant à La Bruyère, il ne semble pas avoir respecté davantage la physionomie des mots et il n’a pas cru davantage que la beauté des mots fût dans l’entassement des lettres. On le voit — lui qui soignait de si près ses éditions — hasarder, donc proposer, dans sa huitième édition, la dernière de son vivant, les « graphies » suivantes : « Sifler, aranger, flater, échaper, regreter, chaufer, stile, péristille, hiperbole, patétique, tim, onix, phisionomie, synonime, prétension, masson. » La tendance est évidente. La Bruyère faisait la guerre à la lettre doublée et « raclait l’y grec ».

Du reste, il faut bien savoir que la superstition des th et des y grecs était fort loin d’être