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SIMPLIFICATION SIMPLE

qui alégé ? qui alégresse ? qui pélicule ? Quelques-uns sans aucun doute ; mais que d’autres prononcent autrement ! C’est ce qui faisait dire au rapporteur de la commission de l’Académie, avec qui, pour une fois, je me trouve d’accord : « Pour quelques-uns de ces mots, la double lettre se fait sentir si fort qu’on se demande de quelle région peuvent être les personnes qui ne la prononcent pas, ce qui ramène à considérer combien il est difficile de fonder l’orthographe sur la phonétique, de telles différences de prononciation existant entre personnes du reste cultivées. »

La vérité est que l’orthographe phonétique c’est l’orthographe individuelle, chacun écrivant, non comme on prononce, mais comme il prononce ; et dès lors, comme je le disais plus haut, ce qui sera très difficile c’est de comprendre une lettre qu’on recevra d’une personne dont on ne connaîtra pas la prononciation.

— Aussi, me répondra-t-on, nous fixerons l’orthographe ! Nous la fixerons d’après la prononciation générale.

— Elle est facile à connaître, la prononciation générale ! Nous venons de le voir ! Ne pas se placer au point de vue du phonétisme, c’est la première condition, à mon avis, d’une bonne