Page:Faguet - Pour qu’on lise Platon, Boivin.djvu/117

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

en vertu de certaines lois humaines, et qu’ils sont différents chez les différents peuples selon la convention qu’on a adoptée en les établissant » ; et à la fois que « l’honnête est autre selon la nature et selon la loi ; que le juste n’existe pas ; mais que les hommes prennent sous ce nom des dispositions successives qui sont la mesure du juste tant qu’elles durent ; et enfin que la force est la mesure du droit et que rien n’est plus juste que ce qu’on vient à bout d’emporter par la force ».

Voilà ce que les Nietzsche d’Athènes ne cessent le répéter plus ou moins clairement aux jeunes gens, et de là « l’impiété qui se glisse aux cœurs les jeunes gens lorsqu’ils viennent à se persuader que ces dieux, tels que la loi prescrit d’en reconnaître, n’existent point ».

Il faut donc sauver l’esprit religieux si l’on veut que la morale ne soit pas perdue.

Aussi bien… voulez-vous connaître la psychologie de l’athée ? Il y a des athées de différentes sortes. Il y a des athées très hommes de bien, et qui ne reconnaissent point de dieux, mais qui, ayant d’ailleurs un caractère naturellement porté à l’équité, ont de la haine pour les pervers, sont incapables de se porter à des actions criminelles et s’attachent aux honnêtes gens ». — Ceux-ci sont