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devoir être fait en définitive, du reste avec des écarts, des marches brisées et des régressions, ce qui semble devoir être fait en définitive par de longues suites de grandes conquêtes sanglantes, à savoir la création de très grands empires : empire d’Europe, empire des deux Amériques, etc., pourrait être fait par des suites d’alliances entre peuples et de confédérations de plus en plus étendues, groupant par exemple les peuples d’Europe en cinq faisceaux, puis en trois, puis en deux, puis en un seul, par le concert des bonnes volontés et l’aperception commune des intérêts communs, et sans qu’une goutte de sang humain fût versée.


Dirons-nous quelque chose des guerres de religion ? Oui, parce que, quoiqu’elles paraissent appartenir à une histoire très ancienne, il en reste quelque chose et même beaucoup dans les guerres modernes, soit internationales, soit civiles. La guerre de religion, toujours mêlée, du reste, de motifs politiques et de motifs d’intérêt matériel, comme aussi toujours mêlée de simple impulsivité belliqueuse, la guerre de religion, si on la ramène à ce qu’elle a d’essentiel, c’est la volonté, chez un peuple, instinctive, sentimentale ou intellectuelle, que les autres peuples aient la même religion que lui ; ou la volonté, dans une partie d’un peuple, que