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royal attache un grand prix aux communications que vous me chargez de lui transmettre... Quand on songe avec quelle peine et quels efforts cette pauvre humanité, dans les circonstances les plus heureuses, peut lutter contre les rigueurs de la vie et les difficultés opposées par la nature même des choses, on se demande comment il peut se faire ; qu’il y ait tant d’esprits pour qui patriotisme et amour de la guerre sont synonymes. Il a fallu toute une génération pacifique pour amener quelques rudiments d’amélioration dans le sort des classes laborieuses et deux ou trois ans de guerre déferaient et au delà l’œuvre de ces vingt-cinq années. »

Après la grande tristesse que la mort du duc d’Orléans donna à Arles Dufour et à ses amis, la Révolution de 1848 les réconforta quelque peu. Si Dufour au retour d’une revue, en 1848, écrit à Enfantin : « ... J’ai vu défiler quelques régiments et je vous assure que j’ai eu le cœur gros en pensant à ce beau pays, à ce bon peuple de France que l’on croit ne pouvoir gouverner qu’avec des armées qui sucent le plus pur de son travail » ; Enfantin, le 22 août 1849, salue avec enthousiasme, dans son journal le Crédit, l’ouverture du congrès des Amis de la paix : « Bien des gens ne se doutent pas que ces réunions sont infiniment plus