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Donc : « D’homme à homme nous vivons dans I’état civil et soumis aux lois, de peuple à peuple chacun jouit de sa liberté individuelle. » (Ibid.) En l’absence d’un droit international que précisément l’existence des nations empêche d’exister, puisque si ce droit existait il n’y aurait qu’une nation, il ne peut y avoir que guerre ou conventions pacifiques toutes temporaires : « La raison sans guide assuré, se pliant toujours vers l’intérêt personnel, dans les choses douteuses, la guerre serait encore inévitable quand même chacun voudrait être juste. Tout ce qu’on peut faire avec de bonnes intentions c’est de décider ces sortes d’affaires par la voie des armes ou de les assoupir par des traités passagers. » (Gouvernement de Pologne.) « Les alliances, les traités, la foi des hommes, tout cela peut lier le faible au fort et ne lie jamais le fort au faible. » (Œuvres inédites, Ed.Streckeinsen-Moultou, p. 62.) « Quant à ce qu’on appelle droit des gens, il est certain que faute de sanction, ses lois ne sont que des chimères plus faibles encore que la loi de nature. Celle-ci parle au moins au cœur des particuliers, au lieu que le droit des gens, n’ayant d’autre garant que l’utilité de celui qui s’y soumet, ses décisions ne sont respectées qu’autant que l’in-