Page:Faguet - Le Pacifisme.djvu/410

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

délivrant des Maures et l’Italie se délivrant de l’Autriche, que les peuples se relèvent même du tombeau. Il faut donc que les peuples existants soient patriotes dans leur passé, et les peuples morts, ou qui vont l’être, patriotes dans leur avenir. Tant que l’Italie rêvait qu’elle existerait un jour, elle existait déjà. La patrie est un fait qui devient une idée et souvent aussi une idée qui devient un fait. Que les peuples ne se laissent pas leurrer par les théories pacifiques. Le véritable pacifisme, c’est encore le patriotisme ; car ce qui maintient la paix, relativement je le sais bien, mais de la seule façon, je crois bien, qu’elle puisse être maintenue ici-bas, c’est que chacun se tienne énergiquement sur la défensive, et, par abandonneraient, indifférence ou insouci, n’invite pas la conquête à avancer.

Juin-Juillet 1907.