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volonté de puissance et cherchant à tout asservir. Admirablement servis par les circonstances qui ont fait que jamais, ou presque jamais, deux peuples à la fois n’ont été en guerre contre eux, ils ont créé un empire très considérable ; ils ont même cru avoir soumis le monde entier, illusion dont ils durent revenir plus tard ; et l’idée impérialiste est née en eux. L’idée impérialiste est celle-ci. Il y a un peuple qui, parce qu’il a plus de cohésion, de sévère police et de forte discipline qu’un autre et que tous les autres, a droit de commander à tous les autres. C’est sa mission et sa vocation.

Tu regere imperio populos, Romane, memento.
Hœ tibi erunt artes.

Cette vocation lui donne tous les droits sur les autres peuples, droits dont, du reste, et précisément pour commander plus sûrement et mieux, il doit user avec intelligence ; et par exemple associer les peuples vaincus aux peuples vainqueurs au lieu de les pressurer bêtement est de bonne politique et de bonne économie administrative.

Cette vocation lui impose des devoirs aussi, et non seulement celui de traiter doucement les peuples vaincus, et l’on doit tenir les Verrès pour des ennemis publics ; mais encore celui de modi-