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représenter les Droits de l’homme menacés ; mais on ne peut pas s’empêcher de se dire que le libéralisme du parti national doit être surtout dans sa façade. Un libéral ne peut être nationaliste que sous bénéfice d’inventaire.

La question, j’entends la question de résistance au despotisme radical, est posée autrement par quelques esprits très bons et même de tout premier ordre. Dans une lettre au président du congrès des Associations catholiques de province, un homme de très haute pensée et du plus noble caractère, M. Ferdinand Brunetière, disait ceci (3 juin 1902) : « Je voudrais mettre en garde les Associations catholiques contre le « parlementarisme » tel qu’on le conçoit désormais à la Ligue de la Patrie française ; protester contre l’illusion de ceux qui semblent croire qu’ils triompheront, avec un vague libéralisme, de l’action combinée du jacobinisme et de la franc-maçonnerie ; faire observer qu’entre francs-maçons d’une part et catholiques de l’autre, à l’heure actuelle, en France comme ailleurs, un tiers parti ne pourrait représenter qu’une coalition d’intérêts matériels, ou moins encore que cela, je veux dire des divisions de personnes ; et ajouter que ceux-là sont aveugles qui ne voient pas que, le programme de nos adversaires étant de « déchristianiser » la France, nous fuyons le combat et nous livrons la patrie si nous feignons de croire que la lutte est ailleurs ; conclure enfin