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videmment nous ne pourrions pas faire sans ouvrir nos frontières, ne le faisons pas. En d’autres termes, maintenons ici comme là-bas l’État dans son office, dans sa sphère ; seulement son office est plus grand, sa sphère est plus étendue ici que là-bas.

Or donc aux États-Unis la liberté individuelle est absolue. Pourquoi ne le serait-elle pas ici ? Les nécessités d’ordre intérieur s’y opposent-elles ? Non. Les nécessités de défense s’y opposent-elles ? Non, excepté en cas de guerre. Conclusion : en temps de paix la liberté individuelle en France doit être absolue.

La liberté de la pensée, de la parole et de la presse aux États-Unis est absolue. Pourquoi ne le serait-elle pas ici ? Les nécessités d’ordre intérieur s’y opposent-elles ? Non. Les nécessités de défense s’y opposent-elles ? Non ; excepté en cas de guerre et, même en temps de paix, en ce qui concerne la révélation des secrets d’organisation militaire. Conclusion : en temps de paix, sauf la révélation des secrets d’organisation militaire, la liberté de la pensée, de la parole et de la presse, en France, doit être absolue.

Les libertés régionales et municipales aux États-Unis, sans être absolues, sont si étendues que chaque « État » (province) est presque un État dans l’État, s’administrant lui-même, ayant ses administrateurs élus par lui, son budget voté par lui, etc.