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dans leur propre domaine, la loi allant d’une de leurs maisons à une autre et devant être acceptée dans les deux pour être la loi, obstacles du côté du pouvoir exécutif, obstacles du côté du pouvoir judiciaire ; de telle manière que quand même une loi voudrait, ce qui lui est interdit, violer les droits de l’homme ; il lui fût à bien peu près absolument impossible de le faire.

Voilà les précautions prises par les Droits de l’homme contre la souveraineté, les précautions prises par les Droits de l’homme pour que le législateur ne soit pas souverain en faisant des lois tyranniques.

Ces précautions sont parfaitement illusoires dans un pays où ni les élus ni les électeurs n’ont ni le sens de la liberté ni le souci des Droits de l’homme.

Dans ce pays que je suppose, que doit-il arriver, qu’arrive-t-il ? Cette souveraineté qu’on voulait éviter se rétablit ; une nouvelle souveraineté se crée, la souveraineté parlementaire ; — ou plutôt deux nouvelles souverainetés se créent : la souveraineté parlementaire, la souveraineté nationale, c’est-à-dire la souveraineté d’un tiers environ de la nation sur les deux autres tiers ; — et ces deux souverainetés s’excitent l’une l’autre à être tyranniques et se poussent l’une l’autre à l’état aigu.

Examinons-les, l’une après l’autre.

1° Une souveraineté se crée, la souveraineté par-