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route, l’a même méprisée et moquée très rudement dans un de ses discours. Les uns et les autres ne songent : 1° qu’à l’égalité des droits — quels droits ? il faut entendre, comme on le verra très nettement par les textes, les droits politiques ; — 2° qu’à l’égalité devant la loi ; 3° qu’à l’égalité d’admissibilité aux emplois publics. C’est tout. C’est absolument tout.

Seulement les Constituants : 1° n’ont point placé l’égalité dans l’énumération des droits de l’homme (article II) ; 2° ils ont, à la vérité, parlé d’égalité dans d’autres articles, mais toujours avec réserve et avec des réserves.

Les Conventionnels : 1° ont placé l’égalité au nombre des droits de l’homme dans l’énumération précise et limitative qu’ils en font (article II) et même ils l’ont placée au premier rang : « Ces droits sont l’égalité, la liberté, la sûreté, la propriété » ; 2° toutes les fois qu’ils parlent de l’égalité dans les autres articles, c’est avec une sympathie et une prédilection visibles et c’est avec des formules qui ouvrent la porte et frayent le chemin vers les théories et les doctrines de l’égalité réelle.

La Déclaration de 1789 dit : « Les hommes naissent libres et égaux en droits. » (Article I.) Cela veut dire qu’ils doivent être égaux en droits politiques et relativement à l’admissibilité aux emplois publics, comme le contexte immédiat le met en lumière : « Les distinctions sociales ne peuvent