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définitivement la liberté d’enseignement, et quand d’autre part la bourgeoisie se trouve en face d’une Université radicale et socialiste et qui sera de plus en plus radicale et socialiste, sincèrement d’abord, et ensuite pour plaire au gouvernement dont elle dépend, la bourgeoisie fait quelque grimace et est moins satisfaite que du temps de Napoléon Ier, de Louis-Philippe et de Napoléon III. Elle croyait que l’enseignement d’Etat serait toujours à son image, à sa dévotion et à son profit. Pourquoi serait-il à tout cela ? Il est à qui le gouverne, le protège, l’avance, le destitue, le paye et l’a dans sa main. Pour avoir un enseignement à votre image, à votre dévotion et à votre profit, il fallait le faire vous-même.

La solution donc, ici comme en affaires de religion, pour les peuples qui ont de l’initiative, qui ne s’abandonnent pas et qui craignent les déboires que l’abandonnement amène après lui, est dans la liberté. L’Etat n’a rien à voir dans les choses d’enseignement, non plus que dans les choses de religion. Il a seulement à savoir si un collège pratique les règles de l’hygiène, n’est pas un lieu de séquestration et n’est pas un refuge d’immoralité. À ces égards il y peut entrer, comme dans une maison particulière, comme chez moi, comme chez vous. Passé cela, son droit s’arrête. Il n’a rien à voir dans les choses d’enseignement, parce qu’elles ne regardent ni la police ni la défense. Il n’a rien