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ment l’esprit qui fut autrefois celui de nos adversaires ; les procédés, même, employés ou proposés par les absolutistes sont exactement ceux des catholiques d’autrefois. Les catholiques d’autrefois exigeaient de certains fonctionnaires un billet de confession pour savoir s’ils étaient bons catholiques. « Ah ! le bon billet qu’a La Châtre ! » Les absolutistes d’aujourd’hui, quand ils ne vont pas jusqu’à vouloir tout simplement que les seuls professeurs d’Etat enseignent, songent à ceci : « Nous interdirons l’enseignement à tout prêtre ou religieux. Cela va de soi. C’est : « la liberté seulement pour l’homme libre. » Mais il se pourrait bien que cela ne fit que blanchir et que quelque laïque, se proposant d’enseigner, fût absolument dans les mêmes idées que le R. P. Tournemine ou le cher frère Archangias… »

Evidemment, et cela montre qu’il est impossible de faire au despotisme sa part. Tant qu’on n’aura pas interdit l’enseignement à tout homme qui ne sera pas au moins protestant… je me trompe, et interdire l’enseignement ne suffirait point, car ils pourraient toujours le donner subrepticement… tant qu’on n’aura pas déporté ou exilé tous les Français qui ne seront pas au moins protestants, on n’aura absolument rien fait pour « l’unité morale » de la France… Le raisonnement des absolutistes continue :

«… Il se pourrait bien qu’un laïque se propo-