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térieur. En conséquence je consacre la meilleure partie de ma force à imposer à la nation les idées philosophiques de M. le Ministre de l’instruction publique. »

Si ce n’était pas un sophisme très volontaire, ce serait une aberration.

Un mot d’un très spirituel écrivain met joliment en lumière cette exorbitante prétention. M. Paul Hervieu, répondant à un referendum sur la question du monopole de l’enseignement, écrivait, ironiquement ou sérieusement, je n’en sais rien du tout, mais précisément et en mettant bien le doigt sur le point essentiel et en posant nettement la question, ce qui est la seule chose qui importe à qui raisonne ; « Je pense que l’État, qui détermine notre filiation, qui impose le service militaire, qui fixe les obligations du mariage, qui ne tient notre mort pour valable que selon ses règles, qui nous assujettit à toutes les lois civiles, fiscales, commerciales, etc., je pense que cet État ne violerait pas davantage la liberté individuelle en nous enseignant à vivre d’accord avec lui et d’accord entre nous. »

C’est bien cela ; et que cette consultation soit donnée par parodie des raisonnements des absolutistes, pour s’en moquer, ou sérieusement, pour les appuyer, c’est exactement la façon d’argumenter des absolutistes. Ils nous disent : « Pour les nécessités de la police, de la défense, de la justice, de la