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autorisés du « parti radical » français s’étant réunis en vue des élections et pour déterminer les points essentiels de leur doctrine, rédigèrent un programme d’où j’extrais ce paragraphe : « Il [le groupe radical] veut la suprématie absolue du pouvoir civil, et il entend idéaliser par l’abolition des congrégations et par la sécularisation des biens de main-morte, et par la suppression du budget des cultes cette formule libérale décisive : les Eglises libres dans l’État libre et souverain. » — Cela paraît d’abord un galimatias et proprement un tohubohu. « État libre et souverain » ; « Eglises libres et État souverain » ; « formule libérale » et « suprématie absolue de l’État » ; il est probable qu’un Herbert Spencer chercherait là-dedans la clarté française et se plaindrait de ne l’y trouver qu’avec un certain mélange. Mais allons au fond, c’est-à-dire aux faits.

Quels sont les faits que réclame, en son « libéralisme décisif », le parti radical français ? 1° Suprématie absolue du pouvoir civil. Sur quoi ? Sur les Eglises, sans doute, puisque c’est de cela qu’il s’agit ; 2° abolition des congrégations ; 3° sécularisation des biens appartenant aux religieux ; 4° suppression du budget des cultes.

En d’autres termes, l’État dira aux Eglises : « Je ne vous paye plus. — Je supprime les congrégations religieuses et je confisque leurs biens, — J’interdis à de nouvelles congrégations de se