disent : «… disposer à son gré de ses biens et de ses revenus. » Il n’y a pas de doute à avoir sur cette affaire.
C’est que Constituants et Conventionnels ont pour idéal et pour pensée tout particulièrement chère la liberté individuelle, comme nous l’avons vu plus haut. Or, la propriété est un développement, une extension « naturelle » de la liberté individuelle. L’homme naît, il est libre, il est en sécurité, il est l’égal des autres en droits. Il travaille ; c’est sacré ; pleine liberté du travail, et pour cela suppression des ce jurandes et corporations de professions, arts et métiers » (Constitution de 1791) ; il acquiert une propriété, son droit à l’acquérir est sacré ; il la tient, son droit à la garder est sacré ; il en dispose comme il veut, son droit à en disposer est absolu.
Tout cela ce n’est pas autre chose que la liberté individuelle en acte, en développement d’elle-même, en extension d’elle-même et en jouissance d’elle-même. Le droit d’accession à la propriété est précisément le contraire du droit à la propriété. Le droit à la propriété, c’est tout le monde ayant droit à une part de toutes choses sans avoir besoin de se donner de la peine pour l’acquérir. Ce droit ne suppose pas la liberté individuelle, n’a pas besoin d’elle, ne l’excite pas et dans une certaine mesure la supprime. Chacun reçoit de la communauté sa part du bien commun en travaillant juste autant qu’il le faut pour n’être pas classé oisif et puni