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fut déserte. C’est alors que j’aperçus sur un rosier sauvage, un petit bourgeon tout triste, je crois même qu’il pleurait.

— Qu’as-tu donc, mon petit ?

— La fête est finie et je n’y ai pas pris part ! Prisonnier derrière mes pétales serrés, bien clos, je n’ai rien vu et rien entendu ! Je suis bien malheureux !

— Console-toi, mon petit, ta gaine est sur le point d’éclater, tu deviendras fleur et l’on t’invitera aux noces. Il est rumeur d’un grand mariage chez les reines des prés.

— Et moi ? fit un filet de voix plaintive, m’invitera-t-on aussi ? Enfermé dans le noir je ne sais même pas pourquoi j’existe !

— Toi, parfum si doux, tu seras libéré en même temps que la rose et tu t’enfuiras dans l’espace. Reprenez courage tous

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