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On sait bien que le mariage n’est pas une plaisanterie, mais ces bavards choisissent mal leur heure pour le dire autant !

Le festin fut ce qu’il y a de plus exquis : baies, fruits, herbes fines et aromatisées. La rosée de la nuit, au cœur des fleurs, était délicatement aspirée par les oiseaux altérés qui disaient ensuite des douceurs aux petites fleurs complaisantes.

Il y eut des discours, — pas d’endroit en ce monde où l’on puisse s’en sauver ! — il y en eut de solennels et de plaisants ; on taquina les mariés et on leur donna de bons conseils, le tout en pure perte, la sagesse et l’expérience étaient perdues dans le joli tapage du dessert, où tous les convives, oiseaux et fleurs, parlaient tous ensemble, flirtaient et n’écoutaient qu’eux-mêmes.

Je les vis se disperser et regagner leurs nids ou leurs taillis, et bientôt la clairière

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