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— Ô mes belles ailes inutiles, qui traînez dans le sable, quand me porterez-vous loin de cette vilaine grotte !

Il réfléchissait peu, car il aurait vu quelle chance il avait eue dans son malheur !

Fidèlement, le Cormoran lui apportait des petits poissons, tout frétillants, qu’il allait pêcher au creux des vagues, et aussi, des touffes d’une verdure dont les oiseaux de mer sont friands.

Il lui prodiguait sa science et ses soins entendus ainsi que la douceur de sa présence et l’austérité de sa morale.

— Encore maussade ! grondait-il. Qui m’a empêtré d’un malade grognon qui n’a même pas le souci de lisser ses plumes ! À rien ne sert d’être de mauvaise humeur, mon garçon, il faut rester ici jusqu’à ta guérison. Profite de ton séjour à l’hôpital pour t’instruire, car sans offense, tu

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