Page:Fadette - Les contes de la lune, 1932.djvu/18

Cette page a été validée par deux contributeurs.

avoir marché à quatre pattes, il se dressa sur ses jambes et marcha comme un homme. Mais très souvent, il revenait au marcher animal.

Il avait de longs cheveux embroussaillés, des yeux brillants ; il hurlait comme ses frères et ne sut jamais parler. Ce fut le privilège de nos premiers parents seuls, de parler sans l’avoir appris. Il ne quittait pas ses frères, mieux armés, pour se défendre, que lui, avec sa peau sans fourrure et ses ongles pointus qui n’avaient pas la résistance des griffes.

Il fit une belle vie et vécut très vieux. À défaut de grande force, il était fin et rusé, et il ne lui arriva aucun malheur ; il mourut de sa belle mort quand son cœur d’homme fut usé.