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méridien d’un lieu est la demi-circonférence qui passe par les deux pôles et ce lieu. Il est midi (medius dies, meridies) pour tous les lieux du même méridien à l’instant où le soleil se trouve placé au-dessus de cette ligne.

Les Grecs donnaient à cette ligne le nom de Mésouranêma (Μεσουράνημα, le milieu du ciel, μέσος, οὐρανός). Ils l’appelaient aussi ὁ Μεσημϐρινός (pour Μεσημερινός = le milieu du jour, de μέση et ἡμέρα), sous-entendant κύκλος, cercle.

L’horizon (ὁρίζων) ou borneur est un cercle dont la circonférence termine notre vue autour de nous lorsque nous sommes placés dans une grande plaine. Ce cercle sépare toute la partie du ciel que nous apercevons de celle que nous n’apercevons pas : il termine notre hémisphère.

On joint à ces divers cercles l’écliptique et le zodiaque.

Les astronomes ont imaginé dans le ciel une ligne que le soleil paraissait décrire en un an. Ils donnèrent à ce cercle le nom d’écliptique, parce que c’est dans le plan de ce cercle ou près de ce plan, qu’arrivent les éclipses (ἔκλειψις, ἐκλείπω, ἐκ, λείπω, voy. LIBYE). En réalité, c’est la terre qui parcourt l’écliptique ou cercle que l’on supposait parcouru par le soleil. Ce cercle est placé au milieu d’une bande nommée le zodiaque qui comprend douze signes, astérismes, constellations ou maisons du soleil. On l’appelle zodiaque (ζῳδιακός, de ζῷον, animal : animalium cœlestium zona), parce que la plupart de ces signes portent des noms d’animaux. L’écliptique terrestre est un grand cercle qui n’est pas perpendiculaire à l’axe de la terre, et qui touche les tropiques aux points des sol-sti-ces (c’est-à-dire : aux points d’arrêt du soleil ; solis statio, sto, ἵστημι, je suis debout, je m’arrête), et aux points des équi-nox-es (nuits égales). Le zodiaque terrestre qui répond au zodiaque du ciel est un grand cercle placé obliquement sur la sphère. C’est le seul cercle qui ait une certaine largeur. Les autres sont censés n’être que des lignes.

Outre ces cinq grands cercles, on en admet encore deux autres qu’on appelle colures. Ces deux grands cercles se coupent à angles droits aux pôles. L’un s’appelle le colure des équi-nox-es et l’autre le colure des sol-sti-ces, parce qu’ils coupent l’écliptique aux signes où se font les équi-nox-es et les sol-sti-ces. On nomme ces cercles colures (tronqués, mutilés vers la queue, de κόλος et οὐρά), parce qu’ils se coupent entre eux et parce qu’ils sont coupés par l’horizon et par les autres cercles. Ils ne sont pas vus entièrement au-dessus de l’horizon par ceux qui se trouvent placés en deçà ou au-delà de l’équateur : ils paraissent donc comme tronqués dans leur partie la plus éloignée de l’observateur (circuli