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préface.

française elle-même, la poésie, l’histoire, la géographie, la physique, la médecine, la botanique, toutes les sciences, en un mot, se trouvent intéressées à la fois à la culture de cette branche de nos connaissances classiques. Tous les arts, toutes les sciences font chaque jour de nouveaux emprunts à la langue grecque. L’importance étymologique de cette langue ne sera donc contestée par personne.

On a dit, avec raison, que la médecine est « toute grecque. » Nous pouvons ajouter que notre langue elle-même pourrait être regardée comme à moitié grecque : un grand nombre des mots usuels et des termes techniques qui se rencontrent à chaque instant dans les livres et dans les journaux appartiennent à l’idiome des Hellènes. De sorte que l’étude du grec, si elle a perdu de son importance pour un grand nombre de Français, au point de vue de la lecture des anciens, n’en est pas moins d’une utilité incontestable, non-seulement pour l’historien, le naturaliste, le médecin, l’archéologue, le jurisconsulte, le philosophe, l’homme d’État, mais encore pour tous ceux qui ne veulent pas se trouver, tous les jours, dans l’alternative de consulter à chaque instant le dictionnaire ou de lire une infinité de choses sans les comprendre. Nous ne parlons pas seulement de la lecture des livres spéciaux, des revues littéraires et scientifiques. La simple lecture des journaux politiques offre elle-même à chaque page des expressions qui, pour être comprises, supposent que l’on n’a pas négligé l’un des éléments essentiels de notre langue, l’élément grec[1].

  1. Naguère, nous demandions à un ouvrier qui lisait un journal, s’il y avait trouvé quelque nouvelle intéressante. Cet homme, candide et honnête, nous répondit : « Je lis très-bien tout ce qu’il y a, mais je n’en comprends pas la moitié. » Il serait, en effet, difficile à ceux qui possèdent uniquement les connaissances comprises dans le programme de l’instruction primaire, de lire couramment une page d’un journal ou d’un livre quelconque. Ceux, en particulier, qui ignorent le grec, trouvent très-fréquemment