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d’un vert clair] et Thalloris [θάλλω, je pousse, je verdoie ; ὄρος, montagne ; colline], Guckenberg (= M. du regard, mont du haut duquel on regarde : de gucken, popul. regarder, guigner ; être visible), Guggisberg (en gaulois, gwgg, regard menaçant ; — vg. suisse, sur une hauteur dont la vue peut avoir occasionné le nom ; en suisse guggen, voir ; guggeln, voir par une petite ouverture ; ou montagne du guogo [ou guegi, scarabée] ; — M. du coucou ; m. h. all. gouch, gucgouch = der Gauch = Guckuck et kukuk, coucou, oiseau qui doit ce nom à son cri : gaken, gacken, gackern, crier, crételer ; bavarder ; suisse, gugge, cor [à sonner, cor de chasse] Blasehorn ; guggen et gucken, crier ; mugir ; ou d’après la forme du sommet qui est semblable à un capuchon ; lat. cucullus), Halberg (où la colonne d’Irmen, Irmenseule [P., p. 281 et ss.) avait son temple :  ? häl, glissant ; bavar, hel, v. h. all. hâli ; ou de Hall [der] = Schall, son, retentissement ; — Hall [das], sel), Hallenberg (Halle, espace couvert ; halle, salle ; chantier, bazar). Havelberg (M. de l’Havel, affl. de l’Elbe), Heidelberg (v. qui devrait son nom aux Heidelbeeren (littér. baies des bruyères ; Heidelbeere, myrtille, airelle, raisin des bois ; myrtil, genre de plantes de la famille des bruyères, qui croît encore sur le Geisberg et derrière le château)[1] ;

  1. C’est d’après la signification de ce mot que Melissus prête ce langage à l’ancienne capitale du Palatinat du Rhin qui fait aujourd’hui partie du grand-duché de Bade :

    Heidelberga vocor myrtilli vescula dona
    Monte sub arboso mi tribuere notam.

    D’autres étymologistes rattachent ce mot à Edelberg (edel, noble, excellent, admirable), ou à Heiden Berg (Mont des bruyères, M. des païens : Heidel pour Heiden comme Fichtelberg pour Fichtenberg : Heide [die], bruyère, landes ; Heide [der], païen,