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et de Baume (douze localités de ce nom) dans la géographie de la France : la Sainte-Baume ; Baume-les-Dames, etc. Il y a en Suisse sept villages qui portent le nom de Balm ; les cavernes de la montagne de Riegen sont nommées : Waldisbalm, Steigelfattbalm, Brudersbalm ; la montagne qui sépare Glaris de la vallée de Schächen est désignée simplement par le nom de Balm ; — Balmberg, etc.

Toul en celtique signifiait une grotte, une caverne, une fosse profonde (bas breton toull, trou, cavité, caverne, creux ; toull, adj. troué, percé, creux). Ce mot a formé les noms des villes de Toul, de Tulle[1] et peut-être de Tolosa (Toulouse), en admettant que les Tolosates ont d’abord habité dans des grottes ou dans des trous que leur offraient les berges de la Garonne et les pentes du Castela.

Les mots celtiques agen (gaél. et kymr. agen, fente, ouverture, crevasse ; armor. agen, source) et kevia (caverne ; cfr. lat. cavus, et les noms de lieux : Cavaniac, Cavanac, etc.) ont formé les noms d’Aginnum ou Agen (qui rappelle le trou d’une caverne ou une source) et de Quievy.

  1. À propos de la ville de Tulle qu’il nomme Toull du nom de la montagne appelée Toull, Baraillon dit que « la montagne est minée et percée en plusieurs endroits. » Puis il ajute : « Je connais un de ces souterrains au nord, entre la seconde et la troisième enceinte, à 80 mètres environ du temple dont on a parlé, et qui paraît communiquer avec celui-ci… Ces mines, ces souterrains confirment ce qu’a dit César du savoir des Gaulois en cette partie… Ces faits, une fois constatés, la tradition orale se trouve parfaitement d’accord avec eux, et le nom celtique de Toull devient très expressif. Ce mot, comme substantif, exprime un trou, un creux, une ouverture étroite, une profondeur ; comme adjectif, il signifie tout ce qui est percé. » Rech. sur les monuments de la ville celtique de Toull, départ. de la Creuse). Le nom latin Tutela (défense, protection, abri) se rattache à un radical conservé dans le languedocien tuto (trou, caverne, abri).