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présente comme un mot hybride qui a le sens de « dos élevé. »

On s’est toutefois demandé si ce nom ne provenait pas des Huns (Hunnen). À ce sujet, les Allemands sont dans l’incertitude (voy. Grimm, Mytholog.). Nous croirions plutôt que le nom de Hüne (géant) a donné le nom des Huns ou que, du moins, le nom de Hiong-nu s’est confondu avec le mot hüne (géant).

Le Rhöngebirge et le Taunus (ou die Höhe) semblent être une continuation de l’Hunsrück que le Rhin aurait coupé entre Mayence et le Rhin. Leurs noms se rattachent aussi à l’idiome celtique. En armoricain, rûn ou reun signifient colline, tertre, éminence. Legonidec dit que ce radical est peu usité aujourd’hui ; mais il ajoute qu’on le retrouve dans plusieurs noms de lieux et de familles, tels que ar Rûn, la colline ; Penn-ar-run, le bout de la colline : Méz-ar-rûn, le champ ou la campagne de la colline ; rûn-Stephan, le tertre d’Etienne (Diction. breton-français). Le mot run désigne des éminences naturelles et aussi des tumuli et des mottes féodales. En languedocien, rhun et reun signifient colline, petite montagne. Le mot gallois rhyn signifie aussi « colline, hauteur. » Le bas breton rhyn ou run offre, comme le mot irlandais rinn (qui prend les formes rin, rine, ring) le sens de « pointe de terre, promontoire. » Ces mots paraissent apparentés avec le subst. grec ῥίον (pointe de montagne qui s’avance [dans la plaine ou dans la mer], promontoire ;

    Grab, fosse ; tombe), c’est-à-dire « les tertres, les tombes des géants. »

    Pour hüne, on disait aussi au Moyen-âge heune, huyne, hœne, hiune, et ces mots avaient le sens de colosse. En bas latin, on a dit Hunnus, Hunus, chunus.

    On retrouve ce mot dans des noms de lieux (Hünfeld) et dans des noms propres personnels : Hunolt, Hunperht (Hum-precht), Hunrat ; — Althun, Folchun, etc.