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Dans la géographie ancienne : Olbia, le château de la montagne nommé Ὄλπαι, Alyba, etc.

Nous avons vu ailleurs que Alp s’est transformé en alf et en elf (P., p. 27), et nous pouvons rattacher à alp les noms des Elvii et des Elvetii (habitants des montagnes, des hauteurs) : noms que les Romains ont abusivement écrit : Helvii et Helvelii. Le nom des Ilv-ates, petite peuplade ligure, dérive aussi probablement de la même racine et signifie les habitants de la montagne : Ilvates provient de Ilva (la haute) ; c’est aussi l’ancien nom de l’île d’Elbe, qui est également couverte de montagnes.

Les Alpes connues jadis sous le nom de Pyrénées ; — le Brenner. — Nous avons déjà fait remarquer (Onomatologie de la géographie grecque, p. 245) que le nom des Pyrénées, montagnes qui séparent la France de l’Espagne, se rattache au radical celtique brenn (bren, brin, byrin, montagne) : en kymrique, brean, bryn ; en armoricain bryn, bre, brian (d’où les noms de Brienne, Château-Briant) signifient montagne, colline. Ces diverses formes d’un même mot se rattachent au vieux mot celtique brenn, chef, roi (cfr. Brennus = chef, tête ; en armor. brenn, roi ; irland. brain, chef, capitaine ; — ? slave barin, seigneur ; cfr. angl. brain, cerveau ; celt. bron, pectus, mamma). On ne trouvera pas étrange que le nom de chef (haut, supérieur) ait été donné à des montagnes dont les cimes s’élèvent comme des têtes au-dessus de l’horizon. Plus tard, l’orthographe latine de ce nom (Pyrenæi) a donné lieu à des fables et amené la confusion du nom primitif avec le mot grec πῦρ (feu) et avec une racine qui se trouve dans l’all. brennen (brûler). De la sorte, les Pyrénées sont devenues des montagnes brûlées et ce nom devait rappeler l’incendie des forêts. Mais il ne s’agit ici que d’un mot exprimant l’idée de « hauteur. » C’est également pour exprimer la même idée que le nom de monts Pyrénées avait