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App. L.Étymologies celtiques des noms des principales montagnes de l’Europe centrale. — Les Alpes (die Alpen). Le nom de cette chaîne dérive de la langue celtique dans laquelle alp signifie « éminence, hauteur » (en gaél. alp, haute montagne, cime escarpée ; roche ; abri ; irland. ailp, masse considérable, bloc, tas). Le mot Alp fut d’abord, chez les Celtes, un nom commun qui désigna toutes les hautes chaînes de montagnes. Aussi Varron donne-t-il aux Pyrénées le nom d’Alpes. De son côté, Isidore de Séville dit très justement : Gallorum lingua alpes montes alti vocantur (Origg. 14, 8).

Il est vrai que Buchart dérive ce mot du punique alb (blancheur) et que Festus a déduit le nom des Alpes du sabin alpum qui signifiait albus (blanc). Mais quoique les Celtes aient donné principalement le nom d’Alpes aux montagnes couvertes de neiges, parce qu’elles sont plus élevées, il est plus probable que les montagnes ont été dénommées d’après leur élévation plutôt que d’après la blancheur de quelques-uns de leurs sommets. Dans la suite, le mot alp n’offrant plus de sens chez les peuples

    coulée de laves d’un volcan, les éruptions qui couvrent la contrée d’une épaisse couche de cendres. La même racine aurait donné les mots « lavine » et « lavange » (amas de neige qui se détache tout à coup des montagnes). Au lieu de lavange, on dit aussi « avalange » et « avalanche. » Ces derniers noms ont été rattachés au bas lat. advallare (descendre dans la vallée) ou au mot avalantia qui serait aussi de la basse latinité et qui dériverait de ad (vers) et de vallis (vallée). Ces étymologies ne nous paraissent pas satisfaisantes. Le mot « avalanche » se rattacherait peut-être mieux au celtique aball (désastre, mort).

    On distingue des Staublawinen ou « avalanches de poussière » (Staub, poussière) qui sont formées par la chute d’une masse de neige nouvelle qui n’a pas la consistance de l’ancienne et qui tombe comme un tourbillon de poussière, et des Grundlawinen (avalanches compactes ou foncières : Grund, fond ; fondement ; base).