javelot ; sanscr. vil, frapper, fendre). Pilate est synonyme de Frakmünt (Mons fractus) et de Gspalterhorn (gespalten, fendu ; fendillé : spalten, se fendre ; fendre : Spalt, fente, fissure, crevasse). Dans une partie des Alpes françaises, les grandes cimes ébréchées sont nommées bric et brec (cfr. brechen, rompre, casser, briser ; Bruch, fracture, cassure, brisure) : le Bric du mont Viso (cfr. montagnes de brèches ou Nagelfluh, nagelfluh calcaire ; Nagel, ongle ; — clou).
Quelques montagnes empruntent leur nom au règne minéral (Montagnes Rocheuses, Erzgebirge) [1] ; d’autres sont désignées d’après leur flore (nach Pflanzen : le Fichtelberg, le Hahnenschutthorn (où il y a des Hahnenfussarten [espèces de renoncules] : Hahnenfuss [littér. pied de coq], renoncule), le Blümlisalp (Blume, fleur ; Blümli = Blümlein = Blümchen, petite fleur, fleurette ; Alp). Galm (suffixe de noms de hauteur : de calamus, chaume ; jonc ; roseau) a le sens de Stoppelfeld [Stoppel, chaume], Wiesenfläche [plaine à herbes : prairie], Alp : Hohgalm, Widdergalm ; — dans la Suisse française ce mot devient chaux et kall dans le Jura (v. celt. coille, forêt). Wildhorn (corne sauvage) désigne l’absence de toute végétation.
- ↑ Aux États-Unis Iron Mountain (la montagne de fer : angl. iron, celt. hajarn, iarann, houarh ; les Scandinaves qui ont conservé beaucoup de formes de l’ancienne langue des Celto-Cimbres, leurs prédécesseurs, offrent le v. norrain jârn, dan. jern, suéd. järn, jern ; en anglo-sax. on trouve les deux formes iren et isern, all. Eisen, fer) doit son nom à une mine dont on extrait par an plus d’un million de tonnes de minerai de fer. Cette montagne est située à 90 milles de Saint-Louis, et Saint Louis est cette métropole de l’État de Missouri fondée comme poste de traite par quelques trappeurs français, il y a un siècle. Cette grande cité compte aujourd’hui 500 000 habitants, et montre avec orgueil son pont d’acier sur le Mississipi, à deux tabliers superposés et à trois arches qui mesurent ensemble 500 mètres de portée.
