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Vert, près de Sébastopol : du lat. mamilla, petite mamelle ; dimin. de mamma, mammelle), un dôme en forme de coupole (les Boelchen ou Ballons des Vosges), un sommet conique aplati (Kulm et gulm ; lat. culmen, faîte, sommet, comble, cime ; en Suisse « sommet, » dans divers noms propres, Rigi culm ; — en slave, cholmm signifie « montagne »)[1].

Ailleurs, on dirait que l’on a devant soi de hautes murailles(Wände : die hohe Wand, die lange Wand), des tours audacieuses (Thürme ; comme : der Hexenthurm = la Tour des sorcières : Hexe, sorcière, P., p. 105) et des pointes ou arêtes (Gräten ; Grat, Gratli ; — (der Falkengrat = la pointe des faucons), qui s’élancent du sein des vallées[2].

Des montagnes plus élancées et moins arrondies au faîte, portent le nom de Dents (Dent du Midi, etc. ; — dans la Suisse française et dans la Savoie, ce mot signifie kegelförmiger Alpengipfel) ou de Cornes (Horn, corne ; Hörnli, petite corne :

  1. D’autres formes variées des saillies terrestres prennent les noms de Kopf (tête ; et Kupf), de First (sommet), de Kogel (cfr. Kegel, cône ; quille ; Kugel, globe, boule, sphère), de « dos » (Rück, Rücken), de « croupe » (Bergrücken) et de Doss (rotond).
  2. Le nom de « tour » caractérise une montagne de forme cylindrique ou de forme cubique. Le mot allemand Thurm correspond au celtique torr ; cfr. angl. tower, turret ; lat. turris, grec τύῤῥις, ital. torre ; — chaldéen et arabe tur, montagne. Taurus, grande chaîne de montagnes, nommée aujourd’hui Alidagh : du turc al-tagh, haute montagne.

    Des blocs à quatre faces prennent aussi nom de caires (lat. quadrus, carré ; languedoc. caïré ou cayré). De ce mot proviennent les noms de Caires, Queyres, Quayrats et Esquerras que l’on trouve dans les Alpes et dans les Pyrénées. Le même mot forme les noms de familles Cayre, de Queyrats, d’Esquerre, que l’on rencontre dans le Languedoc.