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Garonne (Tarn-et-Garonne), Verdun-sur-le-Doubs (Saône-et-Loire), etc. De Virodunum on a fait Wirtun-berg, etc.

Les Suisses ont donné au Verdunense monasterium (près de Soleure) le nom de das Kloster Schönenwerd, ajoutant ainsi à werd, débris de l’ancien nom, l’adjectif schön (beau).

Le mot Verodun[um] est d’ailleurs, évidemment, composé de dun qui, en celtique, avait le sens de hauteur (im Keltischen Hügel, Berg), ou de lieu fortifié, et il se retrouve dans Thun (im Berner Oberland). Mais Schott ne va pas plus loin et il n’explique pas le préfixe ver ou vir. On sait que chez les Celtes ver signifiait grand, fort. De sorte que Verodunum désignait un vaste camp retranché, un oppidum grand et bien fortifié (arx firma).


App. K.Coup d’œil sur la nomenclature orographique. — Les montagnes (Berge) ont des noms qui ont trait à leur manière d’être, à leur structure, à leur aspect, à leur physionomie caractéristique, distinctive. On sait, d’ailleurs, que, sous le nom de physionomie particulière des montagnes (die eigenthümliche Beschaffenheit der Berghöhen), on ne comprend pas seulement des propriétés relatives à leur constitution géologique (montagnes Rocheuses ; Erzgebirge, etc.). Les tribus qui ont donné des noms aux montagnes ont sans doute été d’abord frappées des accidents topographiques du sol et, en premier lieu, de son élévation (Alp, Penn ; Höhe, Berg, Hügel, etc.). Mais les formes variées de ces protubérances ont aussi attiré l’attention. Quelques montagnes offrent, en effet, des configurations curieuses, bizarres. Leurs cimes offrent un aspect particulier et les noms eux-mêmes donnent une idée du spectacle que présentent ces masses gigantesques aux arêtes aiguës, aux remparts abruptes.

Ici, on voit une masse bombée, un « mamelon » (le Mamelon