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5o Enfin, lo, loh, lohe représentent les mots loh (flamboyant) et Lohe (flamme, embrasement ; cfr. irl. logh, loch = lat. lux, lumière) : Hohenlohe (haute flamme, F., p. 178 ; ou pour Hohenloch), château situé à peu de distance de la ville d’Uffenheim.

Toutefois comme Lohe signifie aussi « jeune pousse (Laub) qui s’élève dans un taillis que l’on a émondé » ou « une forêt qui offre de jeunes pousses, » il est à croire que, dans les contrées qui ne sont pas marécageuses, la terminaison lohe offre plutôt le sens de « bois. » Il en est ainsi pour la ville de Hohenlohe (bois élevé) ; Eslohe et Eschenlohe (bois de frênes ; Esche, frêne), Buchlohe (bois de hêtres : Buche, hêtre), Tennenlohe (bois de sapins : Tanne, sapin), Buxlohe (Bux = Buchs, buis), etc.

Les suffixes el et le sont souvent employés pour loh : Nordel (Nord, nord), Bokkel (Buche, hêtre ; Bock, bouc) ; Ramesle (holl. ram, bélier ; Ramm, Rammbock, Rammler). Ln est quelquefois pour loen, lohen. Nivelles ou Nevele[1] (? holl. nieuw = neu, neuf, nouveau) ; loo : Baerle (de baer-loo = le bois nu, inculte, stérile : flam. baer, holl. bar, découvert, nu, stérile, aride ; bar, dépouillé de son enveloppe, ouvert ; pur, dépourvu, nu : barfuss, nu-pieds), hameau près de Tronchiennes.

D’après Folcuin (mort en 990), Lobach signifie umbraculi rivus (de lob-ach : Laube, lieu couvert, galerie ; cabinet de verdure, berceau ; bas-sax. löve, löving ; m. h. all. loube, leuff, bas lat. lobia, loupia, lobium, signifiaient hutte, lieu couvert ; cfr. Laub, feuillage ; angl. leaf, suéd. löf, dan. lov ; ces mots et le suffixe leben, que l’on trouve dans beaucoup de noms propres,

  1. En flamand Nyvels, et dans le latin du moyen-âge Nivella, Niviala, Nivalis. La forme vels (peut-être de vallis, vallée) offrirait peut-être le mot vals (= welche, gallois, etc.) qui se prend quelquefois pour Gaulois.