Le sens de « hauteur boisée » n’a pas été toujours conservé au mot lo et ce suffixe signifie simplement tantôt « hauteur, » et tantôt « bois[1]. »
Ainsi : 1o en roman lo signifie éminence, montagne, colline. On trouve aussi les formes lee, leew, leuw (qu’on a, à tort, confondues avec Löwe, lion). Ces formes se rattachent à l’anglo-saxon hlœw, hlaw, monceau, butte, levée de terre, colline. Dans la géographie britannique, low, lowe, loe (lo), lewe (tractus terræ paulatim ascendens) : Broadlaw (large coteau : broad = breit, large), Hunslow (canum tumulus, pour Hound’slaw), Winslow (pugnæ tumulus = anglo-sax. winn, combat, victoire ; P., p. 222 ; — ou pour Windeslow = ventosus tumulus : Wind, vent), etc. ; Lewesham (habitation du coteau), etc. En Écosse beaucoup de noms de hauteurs offrent le suffixe law, lawe.
2o Loh (en v. h. all., et les formes lohe [lon], loge, ont quelquefois le sens du lat. lucus, bois, forêt, bocage) : Bargeloh (bois situé dans la montagne, in den Bergen belegener Loh), Barkloh (pour Birkenloh, bois de bouleaux : Birke, bouleau), Wisloh (= Wiesenloh : Wiese, prairie), Kolloge (= kalter Loh : bas sax. kold = kalt, froid), Bekkeln (pour Bekloh, un bois où il y a un ruisseau : Bach).
3o Lo et loh ont ausssi la double acception de locus (lieu)
- ↑ Van Loo, nom de famille peut se traduire par Dubois « ou de la hauteur boisée. »
(loo) et des marais (ven, marécage) dans la plaine. Les collines du nord de la ville portent encore le nom de Loo. Les grandes prairies situées au pied de ces collines et traversées par la Dyle se nomment Broek (= Bruch, marais). On y trouve aussi la rue du Marais (Broekstraet) qui conduit à un terrain jadis marécageux et aujourd’hui converti en prairies et en jardins potagers. Ce sont les moines de Vlierbeeck (ruisseau des sureaux : holl. vlier, sureau) qui ont contribué à leur défrichement et à leur mise en culture.