passer à gué (durchwaten), ou traverser avec des chariots. Dans les noms géographiques, ce mot indique une position à l’endroit guéable d’une rivière et une localité construite auprès d’un gué :
Furt, Furth, Furtwangen ; Fürth, Führten ; — Frankfurt, en français Francfort (jad. Frankenfurt, gué des Francs) ; et non pas gué exempt de péage[1].
Erfurt (pour Gerfurt = Gué de la Gerra ; ce nom aurait été formé par la perte du g, comme Erhard pour Gerard, et l’angl. enough pour genug), localité que Münster nomme Erdfurt (Erde, terre et qui était appelée jadis Erphesfort ; Erpisfort, le gué d’Erpo : erp, erph, v. norois iarpr, sombre, brun ; cfr. celt. erf, vif, animé ; — on a dit aussi que Erfurt était une corruption de Eberbach ; dans tous les cas ce nom ne vient pas de Ehrefurt [Ehre, honneur], ni de Heer, armée ; on pourrait peut-être songer à Eor le dieu de la guerre et à Eresburg, P., p. 30), Illfurt (gué de l’Ill, commune du H.-R., près de l’Ill), Klagenfurth (n’est pas le gué des gémissements [Klagen], mais le gué de la Klagen ou Glan, affl. de la Drave : gaél. gléan, vallée), Ochsenfurt (gué des bœufs : Ochs, bœuf, ou plutôt du celt. ouse, rivière), Querfurt (quer, transversal, de travers, — ou quern, moulin), Schweinfurt (ne signifie pas le Gué des Cochons, Schwein : on regarde ce nom comme une corruption de Suevenfurt [Trajectus Suevorum] : toutefois il peut se faire que les Allemands aient transformé sus en sueio, sueve, et imaginé ensuite que les Suèves occupaient en cet endroit un gué sur le Main).
Steinfurt (gué pierreux), Tieffurt (tief, profond ; ou dans la profondeur, dans l’enfoncement : Tiefe), Wipperfurt (gué de la
- ↑ L’origine de cette ville jette une certaine poésie sur le Maingau. C’est là qu’une biche apparut aux soldats de Charlemagne, mis en déroute par Witikind, et leur montra, en passant la première, le gué providentiel du Mayn.