Page:Fabre d’Églantine - Œuvres mêlées et posthumes, t. 2, 1802.djvu/199

Cette page n’a pas encore été corrigée

L’AGRÉABLE ILLUSION,

ROMANCE.

Année 1770.

Sous le rideau de cette nuit obscure,
J’étais livré dans les bras du repos ;
Un doux sommeil, réparant la nature,
Versait sur moi ses languissans pavots.

À ses côtés un agréable songe,
D’un vol paisible agitant sa vapeur,
Pour m’amuser enfantait un mensonge ;
De son haleine il caressait mon cœur.

Près d’un ruisseau bordé de violette,
Il me semblait que j’errais lentement ;
Là, j’ai cru voir ma charmante ROSETTE,
Qui, sur des fleurs, dormait nonchalamment.