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Notre exposé a suivi la pensée qui devait triompher et tenté d’en dégager l’arabesque dans l’écheveau embrouillé des théories et des mémoires de plus en plus pullulants. Mais pour le savant contemporain du chaos, vivant dans son sein et essayant parmi tant de sollicitations contradictoires de démêler la direction la meilleure, c’est-à-dire (puisque toute théorie se heurte un jour à l’obstacle définitif qui marque l’épuisement de ses possibilités) l’impasse de plus grande longueur, nulle ne paraît plus logique que l’autre.

La solution d’un problème n’est pas la difficulté principale ; il s’agit de poser le problème ; parmi la multitude de phénomènes constatés et de gloses tant contemporaines qu’antérieures, il faut discerner les parasites, les secondaires, les déterminées et ne garder que l’essentiel : celui-ci, énoncé sous la forme la plus générale, groupera tout le connu et réclamera la théorie susceptible avant tout de résoudre l’apparence des contradictions présentes et ensuite de donner de nos connaissances une image explicative qui féconde l’avenir.

Cette besogne de généralisation et d’abstraction est la plus élevée à quoi puisse aspirer un savant. Sur ce plan, le génie n’est plus particu-