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comme par Laplace, elle pouvait, à condition qu’on ne découvrît rien de nouveau, donner des phénomènes lumineux une image suffisamment concrète. L’Académie des sciences s’avoua impuissante à faire entrer dans ce système l’ensemble de phénomènes nouveaux et mit au concours le sujet suivant : « Interpréter les phénomènes de la diffraction dans la théorie de l’émission. »

Ce fut à Mathieu près de Caen qu’un ingénieur de trente ans, Fresnel, après avoir vainement tenté de résoudre le problème, effectua avec les instruments de fortune que lui fabriquait un armurier, l’admirable série d’expériences d’où il conclut dans un mémoire célèbre (1819) au rejet des hypothèses newtoniennes et à la parfaite convenance de la théorie des ondulations.

Avec Fresnel nous aboutissons à l’affirmation d’une lumière constituée par la vibration transversale (à la fréquence de plusieurs trillions par seconde) de molécules d’un éther réel.

Cette assertion grosse de conséquences donna à réfléchir. En somme, du fait qu’aucun physicien n’avait su adapter la théorie de l’émission aux phénomènes nouveaux, on ne pouvait conclure à sa faillite. La question fut tranchée par Foucault en 1854. Le calcul le plus simple et le plus rigoureux des vitesses de la lumière comparées dans divers milieux abou-