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sera sans s’en douter à son point de départ ; rien ne l’arrêtera : sa trajectoire est sans bornes ; et pourtant cette trajectoire a une longueur finie.

Les astres parcourent des trajectoires dans notre espace. Ces trajectoires sont, si l’on veut, un peu semblables à ces courbes de niveau qu’on voit sur les cartes ; la présence de masses d’autres astres les modifie ; mais l’espace n’existe que par rapport à eux. Ils suivent sur leur trajectoire ainsi régie leur pente naturelle (pour employer une expression inexacte mais qui rend assez bien l’idée du principe de l’équivalence). Quant à l’action à distance entre les astres, elle n’existe pas ; en effet elle suppose une propagation instantanée, c’est-à-dire une vitesse infinie. Or, nous savons qu’il n’est pas de vitesse supérieure à celle de la lumière.



On peut maintenant embrasser la marche audacieuse d’Einstein. D’après la mécanique newtonienne, la réalité de l’espace à trois dimensions tel que le concevait Euclide ne faisait aucun doute. L’espace était un réservoir où se mouvaient les corps suivant des lois où intervenait un temps qui existait bien en soi.

Le principe spécial de relativité remplace avec Minkowski cette conception par celle d’un