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LES ÉPEIRES

Pour des motifs dont l’explication sera fournie dans le courant de cette étude, je l’appellerai désormais l’aire de repos.

Puis le fil augmente de grosseur. Le premier se voyait à peine, le second est nettement visible. À grands pas obliques, l’Araignée se déplace, tourne un petit nombre de fois en s’éloignant de plus en plus du centre, fixe à mesure sa cordelette sur le rayon traversé, et aboutit enfin à la marge inférieure du cadre. Elle vient de décrire une spire à tours d’ampleur rapidement croissante. Un centimètre est la distance moyenne d’un tour à l’autre, même dans les constructions des jeunes.

Que ce terme de spire, impliquant l’idée d’une ligne courbe, ne nous égare pas. Toute courbe est bannie de l’ouvrage des Épeires ; il n’y est fait emploi que de la droite et de ses combinaisons. On a simplement en vue ici une ligne polygonale qui serait inscrite dans une courbe telle que l’entend la géométrie. À cette ligne polygonale, ouvrage temporaire destiné à disparaître à mesure que se file le véritable lacs, je donnerai le nom de spirale auxiliaire.

Elle a pour objet de fournir des traverses, des échelons d’appui, surtout dans la zone marginale où les rayons, trop distants l’un de l’autre, ne peuvent donner base convenable de sustentation. Elle a pour objet aussi de diriger l’Araignée dans le travail d’extrême délicatesse qu’elle va maintenant entreprendre.

Mais avant, un dernier soin s’impose. L’aire occupée par les rayons est très irrégulière, déterminée qu’elle est par les appuis de la ramée, indéfiniment variables. Il y a des recoins anguleux qui, longés de trop près, troubleraient l’ordre de la nappe à construire. Il faut à